mardi 21 octobre 2014

Tempérance

Tempérance,

A toi qui me fis défaut en mes jeunes années,
Toi qui éclatais pourtant de ton absence,
Écartant de moi cette impassible indifférence
Qu’il faut aux cœurs pour s’attacher.

Et les mille traités que je lisais alors,
Cherchant la sagesse, moi le conquistador,
Me remplissaient de plus d’impatience,
D’une ivresse qui m’éloignait de la tendresse
Que de mes vœux tout entiers j’appelais.

Victime de mon intégrité déversée en des flots bouillonnants,
Je découvrais mes interlocuteurs apeurés et fuyants !

S’il faut au sage, une bonne pincée d’honnêteté,
C’est à la vérité par son silence qu’il rayonnait ;
Et si à ma jeunesse je pu m’adresser,
Je dirais à l’impatient que j’étais,
Qu’il y a plus de saveur dans la goutte,
Longuement, longuement attendue,
Que dans la marre de cocagne qui s’offre à toutes les vues !

Tempérance,
Vertu qui manquait au jeune poète que j’étais,
 Méconnaissable tandis que le tout je partageais,
 Mer de sable éternellement inconnue,
 Moi qui jamais, jamais ne t’ai connu !
  

H. Seposa



DAUMIER - Poète dans la mansarde.

mercredi 15 octobre 2014

D'or et Lit




D’or et Lit

D’un vent pétillant
Que tu abrites déjà,
Tu demandes au temps
De ranimer ta foi.

Tu voudrais que tous s’accordent
A tes futurs émois ;
Volonté qui borde
La rive où tu n’es pas.

Et si tu souhaitais
Ma jolie, mon amie,
Faire éclore par brassées
Cette multicolore orgie ;

Vis de ton sein dansant aria
Vois le miroir qui t’attend toi
Et qui de ton seul « oui » surgira !


H. Seposa